TERRAE - Archéologie et histoire des sociétés médiévales méridionales

L’ancrage de Terrae est celui d’un grand Sud-Ouest, de l’Atlantique au Rhône, renforcé par des liens avec l’Espagne et l’Italie. Ces terres multiples sont appréhendées à travers une pluridisciplinarité nécessitée par la mixité scientifique des objets, la très large diachronie de leur traitement, bien au-delà du coeur médiéval qui a fondé l’équipe. La collaboration entre archéologues et historiens est une vraie valeur ajoutée dans la recherche, qui se retrouve dans la codirection de masters et de thèses. Cette coopération cherche continuellement à se rénover et à s’enrichir par des méthodes d’investigation et des synergies avec d’autres secteurs de la recherche, en particulier les sciences dures. L’acquisition et le traitement de données est devenu un axe essentiel, tant par la mise en place d’une collection d’édition de sources historiques, que par la participation des membres de l'équipe à l'animation de la plateforme Archéosciences.
 

Le projet construit en 2014 et reconduit dans ses grandes lignes pour 2021-2025 vise à intégrer l’ensemble des travaux de l’équipe dans une démarche collective et interdisciplinaire, à créer un programme structuré, non pas par des sous-équipes, mais par la participation croisée des uns et des autres à des thèmes, des terrains et des méthodes mis en commun.

Sur le plan des problématiques prioritaires, il est apparu que la question féodale, qui était au cœur du questionnement général, méritait une approche plus spécifique. Les recherches conduites sur la transition entre Antiquité et haut Moyen-Âge ont montré à quel point il était important de répertorier, comparer et analyser à frais nouveaux les sources ecclésiastiques, qu'il s'agisse d'interroger le retrait au monde des moines ou la mémoire des évêques dans la cité. En termes de pratiques des terroirs, les travaux sur les espaces cultivés s'enrichiront d'approches complémentaires permettant de documenter plus précisément la question des intensités d’exploitation, dans un continuum allant des jardins jusqu’aux formations herbagères et forestières. Le prolongement des travaux engagés depuis plusieurs années sur le vaste thème de la formation du fait urbain demande non seulement de chercher à mieux caractériser le processus de transformation des villes d’origine antique, mais aussi, et surtout, d’analyser les rythmes et les modèles des villes d’« accession » et des villes neuves qui constituent le réseau urbain secondaire. Villes et paysages résultent d’une diversité d’interventions sur les écosystèmes, mais aussi d’une variété de chaînes et de filières de transformations des ressources et de circulation des produits que nous voudrions cerner plus spécifiquement.