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Le monachisme féminin (éd. F. Gallon, Y. Mattalia, I. Real)
Le monachisme féminin dans l'Europe méridionale au Moyen Age
(Annales du Midi, 133, 2021)
dossier coordonné par Florian Gallon, Yoan Mattalia et Isabelle Real.
couverture et table des matières (pdf)
https://annalesmidi.hypotheses.org/
Depuis la parution en 1988 des Cahiers de Fanjeaux sur La femme dans la vie religieuse du Languedoc (XIIIe-XIVe siècle), peu de publications collectives ont traité de ce sujet dans le cadre du Midi. Pourtant, depuis une trentaine d’années, les travaux de recherche sur le monachisme féminin dans l’espace méridional français ont été assez nombreux. Plusieurs sites, en particulier, ont fait l’objet de fouilles, auxquelles se sont joints historiens et historiens de l’art pour l’étude des textes et des restes architecturaux. Il paraissait dont intéressant de faire le point des connaissances actuelles sur la question, en rassemblant et croisant ces différentes approches. Ce fut l’objet des journées d’étude organisées les 4 et 5 avril 2019 qui sont venues clôturer le séminaire annuel de l’équipe Terrae consacré à la question des monastères et de l’espace dans l’Europe méridionale au Moyen Âge. Le dossier que nous présentons ici rassemble neuf des communications données lors de cette rencontre.
Le cadre géographique retenu pour l’occasion comprend un espace assez large qui va de l’Aquitaine à la Provence, en passant par l’Auvergne et le Languedoc, mais il a semblé également pertinent de pouvoir le comparer avec les régions voisines appartenant elles aussi à l’Europe méridionale, à savoir l’Espagne et l’Italie. Pour avoir une vision d’ensemble permettant d’appréhender les évolutions du phénomène monastique sur la longue durée, le choix d’une chronologie très ouverte qui commence aux premiers siècles du monachisme (Ve siècle) et finit à l’extrême fin du Moyen Âge s’est imposé. Le premier volet, consacré au haut Moyen Âge, réunit trois études de synthèse qui font un état de la question dans les différentes aires méridionales envisagées : l’Italie (Eleonora Destefanis), l’Espagne (Florian Gallon) et le Midi de la Gaule (Isabelle Réal). Dans un second temps, la focale se concentre sur la question de l’organisation spatiale des monastères féminins, analysée au travers d’études de cas (Coyroux par Claude Andrault-Schmitt), d’enquêtes régionales (l’Aquitaine des XIe-XIIIe siècles par Christian Gensbeitel) ou à l’échelle des ordres (les dominicaines et les clarisses dans le Sud-Ouest de la France par Haude Morvan). En resserrant encore l’objectif et en observant les fondations au cas par cas, que ce soit celles du nord de l’Aquitaine (Cécile Treffort), ou encore les deux communautés féminines originales de Beaulieu dans le Quercy (Yoan Mattalia) et de Vielmur dans le Tarn (Mélanie Chaillou), on comprend mieux les fonctions politiques et mémorielles que ces monastères de femmes ont pu remplir pour servir les intérêts des familles seigneuriales qui les contrôlaient. Les nombreux exemples qui nourrissent ces différentes contributions permettront ainsi au lecteur d’approcher d’un peu plus près l’existence de ces femmes vouées à Dieu, longtemps laissées dans l’ombre des hommes, que ce soit de leur temps ou dans l’Histoire.